60 ans du CRDP + Guy Rocher: mots de bienvenue
Lors d’une magnifique activité, jeudi 26 mai, nous avons eu le plaisir de souligner les 60 ans du CRDP mais aussi un fonds et un livre Guy Rocher. J’ai eu l’occasion, en tant que directeur sortant, de dire quelques mots pour présenter ce 5 à 7 et signifier, si besoin était, l’honneur que fut le mien de représenter cette illustre institution pendant huit ans.
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Monsieur le Recteur, chers collègues, chers étudiants, chers amis, cher Monsieur Rocher, chers amis de Monsieur Rocher, je vous souhaite la plus cordiale des bienvenus en ce 5 à 7 qui se veut un « pot-pourri » de réjouissances autour d’un triptyque d’une rare cohérence.
En premier lieu, il faut célébrer le Centre de recherche en droit public en tant que tel. Ses 60 ans donc qui sont passés un peu inaperçu le 26 février dernier, temps distanciés obligent. 60 ans qu’il me plaisait pourtant de relever après un huit ans beau et intense à la tête du CRDP et alors que je suis sur le point de remettre le flambeau à mon collègue et ami, professeur Nicolas Vermeys, qui clôturera en toute logique la présente séance.
En deuxième lieu, derrière le fonds Guy Rocher, derrière l’association de son nom source ô combien de respect tant pour l’homme que pour le scientifique, il y a des bourses qui vont bénéficier à des étudiants et étudiantes – des étudiants-chercheurs comme aiment à raison les appeler Violaine Lemay –. Selon des critères qui restent à définir, ce fonds contribuera, notamment, à ce que des étudiants-chercheurs du Centre puissent devenir, comme à chaque année, des chercheurs de profession.
En troisième lieu, il y a ce livre qui à lui seul est une histoire. Commencé il y a près de 40 ans par Guy Rocher, il était voué à être quelque peu perdu dans les limbes de la science. N’eut été de la pugnacité bienveillante de Yan Sénéchal, celui qui peut-être comme Jean d’Ormesson connaissait mieux la vie de Chateaubriand que sa propre vie, et bien je me demande si Yan ne connait pas mieux la vie scientifique de Guy Rocher que Guy Rocher lui-même.
La table est dressée : il y a donc l’institution qu’est le CRDP, les étudiants à travers le fonds, les professeurs en l’occurrence le professeur Guy Rocher, vous êtes face aux trois composantes organiques de ce que constitue la recherche. Commençons par le premier opus de cette petite heure ensemble : le Centre de recherche en droit public. Au tout début de mon mandat, en 2014, j’avais eu l’opportunité de réfléchir sur la définition d’un Centre à l’occasion d’un autre don à la Faculté de droit, celui de Marc Lalonde, et quatre conditions m’apparaissaient requises :
Évidemment, l’excellence : de celle que je peux constater au jour le jour, fort d’une place d’observation privilégiée en regardant mes collègues; de celle de nos anciens qui, outre Guy Rocher, comme André Lajoie et Rod Macdonald, constituent les bases sur lesquelles – conformément à ce que je me plais à appeler l’école de Montréal – nos recherches actuelles se fondent.
L’altruisme; et au-delà du don que nous honorerons dans quelques instants, la recherche requiert du « don de soi », de ce désir profond derrière chaque recherche de faire un Québec meilleur, mieux ancré dans le monde contemporain. Que ce soit ADAJ, le Laboratoire de cyberjustice, H-pod, le CGP, Lexum, toutes ces structures qui ont bénéficié du CRDP comme incubateur, toutes sont motivés par la croyance véritable des atouts applicatifs et altruistes de nos recherches au jour le jour.
Un Centre requiert aussi de la pluralité; que ce soit dans les disciplines (près d’une douzaine composent le Centre), des Universités (3 sont désormais partenaires), des chercheurs bien entendu (42 réguliers et 43 collaborateurs), soit autant d’hommes et de femmes engagés dans un dessein, un destin, commun.
Cela m’amène à la dernière condition : la connivence; de celle qui transparaît sur l’image fort célèbre de 1962 – que vous connaissez sans doute – lors du lancement du Centre. De cette connivence qui anime évidemment les chercheurs eux-mêmes, les étudiants-chercheurs qui ont malheureusement passablement désertés nos murs ces derniers temps. De cette connivence avec notre petite équipe, tellement aidante, et parfois depuis plusieurs décennies, et ce, même si j’ai eu passablement à la remanier récemment, en la rendant pas mal plus masculine qu’elle a déjà été.
Aujourd’hui est évidemment un jour heureux. Un jour heureux dont je saisis les temps plus apaisés après avoir vécu des périodes plus chagrines. Il y a en effet une fragilité inhérente à un Centre qui a la différence d’une école ou d’un département, doit toujours justifier de son existence. Pour contrer cette fragilité, la recherche exige un support institutionnel, une reconnaissance communautaire et des chercheurs qui cherchent. Et c’est pourquoi, pour fêter avec vous le CRDP, je suis ravi de pouvoir compter sur notre recteur, professeur Daniel Jutras, qui n’est évidemment pas qu’un recteur mais un élément de notre structure quelque peu distrait par ses hautes charges à la tête de l’Université. Nous pouvons compter aussi sur la présidente de notre Conseil de direction, Me Marie-Philippe Bouchard, PDG de TV5 Canada mais aussi ancienne assistante de Pierre Trudel, présidente du Conseil de direction donc, instance justement vouée à créer du lien avec la communauté. Vous entendrez ensuite Professeur Richard Janda et professeure Christine Vezina, qui outre le fait de représenter respectivement les Universités McGill et Laval, sont tous deux membres du Conseil scientifique. À tous les quatre, je les remercie grandement de leur présence ce soir.
Ce contenu a été mis à jour le 31 mai 2022 à 19 h 04 min.
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