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Stéphanie Cardoso, Vincent Gautrais, Tomas Dorta, Michael Sinatra, Robots et perspectives plurielles, Robots et perspectives plurielles, Hybridlab, Salle 5115, Pavillon J.-A. Bombardier(29 octobre 2015)

CONFÉRENCIÈRE PRINCIPALE

Stéphanie Cardoso
Maître de conférences en design, Laboratoire MICA,  Université Bordeaux Montaigne
Chercheure associée, Laboratoire Hybridlab

RÉPONDANTS

Tomás Dorta
Professeur agrégé, École de design, Université de Montréal
Directeur, Laboratoire Hybridlab
Vincent Gautrais
Professeur titulaire, Faculté de droit, Université de Montréal
Titulaire, Chaire L.R. Wilson
Michael Sinatra
Professeur agrégé, Département de littératures et de langues du monde, Université de Montréal
Directeur, Centre de recherche Virtuoso


Une conférence co-organisée par la Chaire L.R. Wilson, Hybridlab, et Virtuso.


 

RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE DE STÉPHANIE CORDOSO

Repenser les robots sociaux (Dautenhahn et Billard, 1999) à partir du design amène à explorer les usages de ces appareils techniques complexes en tenant compte des imaginaires qui traversent et modèlent les formes et les fonctions socialement acceptables. En ce sens, les notions de contexte culturel et d’usage (les temporalités et les spatialités du contemporain), d’environnement, d’interaction sociale, sont à redéfinir en prenant en considération le caractère innovant que représentent la présence et l’action des robots dans la vie quotidienne.
L’accessibilité des robots au niveau du grand public, avec la commercialisation d’Aibo™, le robot chien de Sony en France dès 1999, remet en question la perception des robots ayant une dimension plus familière. Aibo est un des premiers robots à intégrer les foyers. Cette nouvelle donne interroge les dimensions anthropologiques d’acceptation culturelle des robots par le grand public (considéré comme une cible potentielle d’usagers). Ces objets technologiques, sans histoire, sans rôle social, sans identité, apparaissent totalement dénués de sens dans un contexte culturel occidental.
Parallèlement les objets connectés s’introduisent dans notre quotidien : tracking, coaching, gestion des données au sein du foyer. Dans un avenir proche, objets connectés et robots pourraient bien communiquer ensemble. En Occident, les représentations et usages nuisent à leur acceptabilité. D’une part, la science fiction projette une image fantasmatique des robots considérés comme substitut de l’humain et entretiennent l’idée d’attribuer des sentiments humains à ces machines capables de reproduire les émotions (Ph. K. Dick « Les moutons rêvent-ils d’androïdes électroniques ?, ). D’autre part, les données relevées par les objets connectés sont controversées sur le plan éthique.
Comment introduire et favoriser l’acceptation de ces objets technologiques ? Quels dialogues et quels types de relation envisagés avec ces nouveaux objets, quels services ? Quelles applications ?
L’analytique de la conception proposée par A. Hatchuel distingue deux opérations de design : la parure où l’objet conserve son identité, il demeure familier mais se distingue par un nouveau régime de valeurs ; et la pointe où l’objet introduit l’inconnu et amène vers une nouvelle entité, « l’objet présente une identité questionnée, incertaine ou mise en danger sans être défaite. » (2006 :53) Dès lors comment inscrire et contextualiser ces objets nouveaux, ces nouvelles entités capables de simuler l’empathie? Que raconte l’objet et quelle expérience donne-t-il à vivre ?
Le glissement entre réalité et fiction ouvre ce champ exploratoire vers l’immersion des usagers dans la narration (Ryan, 1991). Quels sont alors les enjeux de ces univers narratifs cohérents et leur rôle dans les scénarii d’usages ? Quand l’objet de l’histoire est-il l’histoire elle-même ? Quand l’histoire devient-elle le produit (Brown, 2009 : 143) ?
Un terrain conséquent est alors à repenser puisque l’impact sociétal est majeur dans différents domaines d’application tels que la santé, le social, la culture, l’éducation.
 

Ce contenu a été mis à jour le 29 octobre 2015 à 11 h 30 min.