Ethique et patrimoine culturel – Regards croisés, Ethique et patrimoine culturel – Regards croisés, École du Louvre (Paris) (21 octobre 2015)
Ethique et patrimoine culturel – Regards croisés, École du Louvre (Paris) Lien vers l'événement
21 octobre 2015
Le droit ne permet plus aujourd’hui de répondre seul à toutes les problématiques du patrimoine culturel. L’internationalisation des relations, la complexification des situations et la diversité des enjeux historiques, politiques, diplomatiques, économiques, spirituels, sont autant de raisons de faire appel à d’autres types de règles, plus souples et souvent mieux partagées, que sont les règles éthiques.
Dans le cadre du patrimoine culturel, ce sont essentiellement les professionnels (conservateurs et directeurs de musées, acteurs du marché de l’art, archéologues, archivistes, bibliothécaires,…) qui vont être les bâtisseurs de la norme éthique. Dans ce contexte, quel est le rôle de l’éthique? Quel est le lien entre éthique et déontologie ? Quelle approche faut-il avoir de ce concept ? Éthique individuelle ou collective ? Éthique de l’institution ? Éthique de la profession ? Éthique codifiée ou informelle ?
Toutes ces questions se posent dans les différents processus d’objectivation auxquels le patrimoine culturel est soumis, à savoir la patrimonialisation, la conservation, la valorisation, processus autour desquels seront organisées les différentes interventions du colloque.
Durant deux jours, des juristes, des historiens de l’art, des conservateurs, des professionnels du marché de l’art et du mécénat aborderont, sous l’angle national et international, les thèmes de l’artification, de la patrimonialisation des documents et des pratiques culturelles, du mécénat, de la restauration, de la numérisation, de la restitution des œuvres spoliées et des restes humains ainsi que de la sortie des collections, toutes démarches qui engendrent de nouveaux questionnements éthiques.
Résumé de ma conférence:
Numériser n’est pas neutre. Le fait de passer d’un support à un autre est source de conséquences qui vont modifier en profondeur notre rapport à la culture, nos habitudes à la concevoir, la percevoir. Pourtant, et selon un point de vue nord-américain, il me semble que le saut en avant vers la numérisation fait l’objet d’un acte de foi, fort de croyances, et sans doute d’espérances. Numériser est devenu un incontournable que l’on valorise tant pour la preuve, le transfert d’information (vie privée), que pour la dissémination de la culture. Cette prédisposition se vérifie d’abord au niveau des règles de gouvernance où en 2014, au Québec, un plan numérique de la culture a été mis en place (http://culturenumerique.mcc.gouv.qc.ca/). Une même prédisposition peut sans doute être également de mise tant dans la règle de droit que dans son application. À cet égard, nous pourrons prendre l’exemple de la nouvelle Loi sur le droit d’auteur qui prévoit un certain nombre d’exceptions favorisant le traitement numérique des œuvres. Également, sur le plan applicatif, des pourparlers se mettent en place afin de s’assurer que l’accès autorisé par les intermédiaires techniques ne se traduisent pas une baisse de revenus.
Ce contenu a été mis à jour le 21 octobre 2015 à 11 h 00 min.