Droit Inc Éric Martel
7 février 2019
On a tendance à croire que les avocats qui débutent sont plus ouverts à la technologie, mais est-ce vraiment le cas?
Non, s’il n’en tient qu’à la professeure Monica Goyal. Celle qui enseigne la technologie juridique à la faculté de droit Osgoode Hall de Toronto a brisé ce mythe dans un podcast de Legal Rebels.
« Nous pensons que les jeunes avocats qui utilisent Facebook et Twitter se servent des ordinateurs et donc seront plus disposés à expérimenter les nouvelles technologies. J’ai constaté que ce n’était pas le cas », a-t-elle déclaré.
La professeure n’est pas la seule à abonder dans ce sens.
La culture juridique à blâmer
« Contrairement à l’image populaire, les milléniaux sont dépendants à la technologie, mais la comprennent très mal! », lance à Droit-inc Me Claire Mazzini, conseillère juridique de Legal Suite.
Elle explique que cette génération se décortique en trois classes distinctes : une faible partie qui comprend bien la technologie, une autre qui y est dépendante, sans la comprendre, puis une dernière qui saisit bien son importance et souhaite l’utiliser, mais ne sait pas comment le faire.
La conseillère juridique pointe du doigt la culture qui règne dans la communauté juridique.
« On se conforte dans une attitude dans laquelle on croit qu’on a pas besoin de technologies. On se permet de ne pas les utiliser. »
Une technophobie multigénérationnelle
Pour Me Vincent Gautrais, professeur en droit des technologies à l’Université de Montréal, la technophobie n’est pas une question d’âge.
« Je pense que les jeunes choisissent leur technologie. Oui, il y en a parmi eux qui sont très récalcitrants à leur usage, mais on retrouve la même chose chez les juges : certains ne sont pas très enclins à les utiliser, tandis que d’autres en sont des champions. »
Aux yeux du juriste, il est important d’apprendre aux étudiants en droit que ce ne sont pas toutes les nouvelles technologies qui sont utiles.
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Ce contenu a été mis à jour le 7 février 2019 à 16 h 11 min.